antoine genel
Jan 2010

La traversée du désert

Face au désert, vous n’êtes plus rien. Face à l’immensité, une impression d’infini, une impression qu’il y a finalement quelque chose, sur cette terre, qui nous dépasse, que l’on ne comprend pas, contre laquelle on ne peut rien faire. On est là, on pourrait être ailleurs. On est là, et finalement, on n’a aucune envie d’être ailleurs. C’est peut-être que ce vide a le fantastique talent de nous offrir ce que l’on recherche vraiment, ce que l’on veut profondément: soit un écho de nous-mêmes, pour nous aider à penser et prendre du recul, soit au contraire un repos de l’esprit devant l’immensité. Peu importe ce que vous cherchez, vous le trouverez en contemplant les plaines arides, à l’infini devant. C’est une chose qui ne se contrôle pas, mais qui s’empare de nous dans toute notre âme, une passion irrationnelle pour le désert, un attrait dénué de sens pour le vide, dans tout sa beauté, certes, mais aussi dans tout ce qu’il a d’épouvantable et d’hostile.